Friday, October 3, 2025










































































Seulement Selon une Mesure Humaine - Réflexions sur L'abattage des Animaux par Xavier Inizan

«Ni viande, ni dieu, ni maître»
             Par Xavier Inizan


Crue. Bouillie. Grillée. Offerte aux dieux. Il y a un mystère de la viande : celui-ci interroge la condition humaine. C’est le mystère de la chair, du sang et des sacrifices. C’est le mystère de la mort. Du corps. De la vie et du sens qu’on lui donne.

Divinisé, anthropomorphisé, utilisé comme outil, sacralisé pour usage rituel, ou réduit à sa masse protéinique dans les nécro-cultures cachées des sociétés industrielles et postindustrielles, où les horreurs de l’abattage persistent, l’animal n’a jamais été vraiment considéré à sa propre mesure : sa vie, son corps, sa souffrance. Les pratiques sacrificielles se sont massifiées. Les abattoirs en sont les autels. Et les boucs émissaires se comptent par millions.

C’est du point de vue de l’animal qu’il convient de parler, pas du nôtre, le tenter du moins. On ne peut pas s’émerveiller du chant d’une mésange et, quelques heures plus tard, dévorer la chair morte d’une vache, sans contrevenir aux principes fondamentaux d’une éthique universelle qui considère que toutes les vies sont égales et respectables.

Il y a un mystère de la viande humaine, il y a un mystère de la viande animale. L’animal étant un être vivant comme un autre, comme l’homme, son corps demeure inviolable et sacré.

Toutes les divinités ne sont pas assoiffées de sang. Certaines ne veulent pas même des fleurs, que l’on couperait inconsidérément. Elles veulent qu’on les chante. Elles veulent que l’on chante la vie. Voudraient-elles du sang ? Alors

Ni viande
Ni dieu
Ni maître.

- Xavier Inizan est un poète français, né en Bretagne en 1971, où il vit. Ses textes sont principalement consacrés à la défense du vivant.
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